
Les coins de la Grenade
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Pendant des siècles, Grenade a ébloui toutes sortes de voyageurs et d’artistes. Au début du XIXe siècle, notre ville était la destination touristique favorite des Européens et des Américains. D’innombrables personnages ont fait leur chemin ici: les “voyageurs romantiques”. Ce sont surtout des peintres, des graveurs, des dessinateurs, des musiciens et des écrivains de toute l’Europe, qui ont parcouru les rues et les monuments de la capitale, en quête d’inspiration et en essayant de saisir l’essence de Grenade.
La naissance de la photographie a donné à ces voyageurs un outil puissant, avec lequel ils pouvaient capturer la beauté de Grenade en quelques minutes seulement. Les “photographes itinérants” ont émergé.
En novembre 1839, trois mois seulement après l’annonce officielle de l’invention de la photographie, l’opticien parisien Nicolas-Marie Paymal Lerebours commence son projet. Ce travail a consisté à publier une collection de photographies des monuments les plus importants du monde, parmi lesquels se trouvait l’Alhambra.
En 1840, les premiers voyageurs munis d’un appareil photo arrivent à Grenade : le dramaturge français Théophile Gautier et le photographe Eugène Piot, qui parcourent l’Espagne en tant que correspondants de la “Revue des Deux Mondes”. Après eux, une myriade d’artistes ont visité la ville, dont Charles Clifford, Jean Laurent, les frères Bisson, E.K. Tenison, etc. Mais ils avaient tous quelque chose en commun, ils ne faisaient que passer.
Ils sont arrivés à Grenade, ont pris leurs photos en quelques semaines, et sont retournés dans leurs lieux d’origine pour vendre les images qu’ils avaient capturées.
Au milieu du XIXe siècle, le Parisien Charles Mauzaisse, fils du peintre français Jean-Baptiste Mauzaisse, arrive à Grenade.
Charles Mauzaisse a été le premier photographe qui a conçu la performance commerciale de l’image de la ville de Grenade, en offrant dans la capitale elle-même des collections de vues (cartes postales) pour les voyageurs.
Il a d’abord vécu dans la Fonda Vieja de Vigaray, située sur la Plaza del Campillo, puis a installé son propre studio dans la rue San Matías, ou dans une des rues voisines, peut-être dans la rue Laurel de San Matías, où il avait sa résidence familiale. Il propose des visites photographiques de la ville et vend des cartes postales avec des vues de la capitale.
Les journaux locaux en ont fait la publicité de la manière suivante :
“Il met à la disposition du public de Grenade et des étrangers qui viennent de partout pour admirer les merveilles de cette belle ville, une belle et complète collection de vues à des prix très fixes, et il se charge de sortir les vues qui sont demandées”.
Parallèlement, il réalise des portraits pour la clientèle locale en caoutchouc, papier, verre et des miniatures photographiques sur ivoire. Il participe activement aux cercles artistiques de l’époque et se lie d’amitié avec d’autres peintres tels que Henry Regnault, Georges Clairin, Mariano Fortuny et Federico Madrazo.
Le 28 novembre 1861, il épouse la jeune María Josefa Luque Gómez, de 20 ans sa cadette. Deux filles, Enriqueta et Luisa Mauzaisse Luque, sont nées de cette relation.
Mauzaisse a installé son studio à l’Alhambra dans les années 1970. Il a été le premier photographe à avoir un studio dans l’enceinte arabe. À partir de cette époque, Mauzaisse a produit une collection prolifique d’images photographiques qui tournaient autour de l’Alhambra, le sujet le plus populaire de l’époque.
L’emplacement privilégié de son studio lui permettrait d’avoir accès à beaucoup plus de visiteurs que le reste de ses collègues établis au centre ville. De plus, dans ce premier studio, situé à côté de la Porte des vins de l’Alhambra, Charles se trouvait au cœur touristique de Grenade, où il pouvait vendre ses deux vues du monument et s’installer dans le Patio de los Leones, tout proche, pour en faire un souvenir pour tout visiteur.
Mauzaisse sera également un innovateur et en 1866, il fait breveter un procédé photographique d’impression sur papier porcelaine.
Charles Victor Mauzaisse Weelher, est mort en 1885 du choléra, lors de l’épidémie qui a dévasté Grenade cette année-là. Sa fille Luisa a épousé l’interprète et antiquaire Nicolás Garzón, le frère aîné de Rafael Garzón. Luisa et son beau-frère Rafael Garzón continuent à diriger le studio photographique créé par Carlos Mauzaisse.
Par curiosité, il est possible de trouver le nom de famille de cet artiste parisien écrit de différentes manières, parmi lesquelles: Maufsaise, Mauzzais, Mauzaisse, Manzaisse. Toutes ces variations s’expliquent par le fait qu’un même artiste l’a écrit de différentes manières.
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